Ce M. Rafael Zioni ne présente que les chiffres qui l’arrange pour faire passer son message:
- il omet dans son tableau toute la classe d’âge des moins de 20 ans, qui représentent pourtant 42% de la population testée positive…
- De plus, pour calculer l’efficacité du vaccin (dont le but premier est de protéger des formes graves) , il faut se référer au cas de contaminés en réanimation (et pas juste des contaminés, comme le fait Zioni)
Si on prend en compte l’ensemble des chiffres fournis par le ministère de la santé d’Israël, on remarque au contraire que avec 2 doses de vaccins, la protection contre les formes graves pour les personnes de 0 à 50 ans, va de 94% à 100%.
Mais le site fcbook Hervérifie explique tout ça bien mieux que moi et fournit tous les liens vers les chiffres du gouvernement israélien, car lui non plus ne s’attend pas à se qu’on le croit sur parole:
Bonjour 
On entend très, très, très régulièrement parler de l’épidémie en Israël et de la proportion de vaccinés chez les patients graves.
Beaucoup, y compris l’écrasante majorité des journalistes, y voient la preuve que le vaccin n’est pas efficace, et qu’une couverture élevée ne sert à rien.
Regardons ces données ensemble [1]
Oui, le nombre de cas quotidiens est important.
︎ C’est normal, puisqu’un tiers de la population n’est pas vaccinée.
➜ Cela représente près de 3 millions de personnes.
➜ C’est très largement suffisant pour entretenir une épidémie, surtout avec un virus aussi contagieux que le variant delta.
︎ L’analyse des âges des contaminés montre que les moins de 20 ans représentent près de la moitié des cas, et les moins de 40 plus des trois quarts.
➜ Ce qui est logique, puisque plus du quart de la population a moins de 15 ans, et que la couverture vaccinale est d’autant plus faible que les israéliens sont plus jeunes (comme partout).
Oui, le nombre de patients en réa et de décès est important.
︎ C’est normal, puisque le variant delta est deux fois plus contagieux que le variant alpha.
➜ Il contamine donc environ deux fois plus de monde, et donc mécaniquement en envoie deux fois plus à l’hôpital ou à la morgue.
︎ De plus, le variant delta serait responsable d’un taux d’hospitalisation deux fois plus important que celui du variant alpha.
Oui, la proportion de vaccinés est importante.
︎ C’est normal, puisque la couverture vaccinale est la plus importante dans la tranche d’âge (de loin) la plus à risque de développer une forme grave.
︎ De plus, comme n’importe quel médicament, ce vaccin ne fonctionne pas chez 100% des vaccinés :
➜ Il y a donc toujours des vaccinés non protégés. Plus il y a de vaccinés, plus il y a de vaccinés non protégés, c’est normal.
➜ Si vous exposez suffisamment une population bien vaccinée à un pathogène contagieux, tôt ou tard les vaccinés non protégés seront infectés.
Pour prendre un exemple extrême :
❶ Imaginons un EHPAD où 100% des 200 résidents sont vaccinés avec un vaccin dont le taux de non répondants est de 10%.
➜ Vous avez donc 200x10/100 = 20 résidents non protégés.
❷ Introduisez un soignant contaminant pendant plusieurs jours, qui passe voir chaque résident tous les jours pendant plusieurs minutes.
➜ Vous aurez très probablement quelques cas. Certains seront des cas graves, du fait de l’âge très avancé des résidents.
➜ 100% de ces cas seront vaccinés, tout comme les cas graves.
Non, cela ne démontre pas l’inefficacité du vaccin.
Pour savoir si le vaccin est efficace, il faut :
❶ Rapporter le nombre de vaccinés en réa au nombre de vaccinés dans la population générale. Ici Israël fournit l’incidence de l’admission en réa pour 100 000 vaccinés.
❷ Rapporter le nombre de non vaccinés en réa au nombre de non vaccinés dans la population générale. Ici Israël fournit l’incidence de l’admission en réa pour 100 000 non vaccinés.
❸ Comparer ces deux incidences (la formule est Eff. = 1 - V/NV).
Les résultats se trouvent dans le dernier tableau (histogramme) :
❶ La protection contre les formes graves conférée par 3 doses est quasi parfaite, allant de 93% pour les plus de 80 ans, à 100% pour les moins de 40 ans (moyenne de 98% tous âges).
➜ C’est logique, du fait de l’immunosénescence liée à l’âge (la perte d’efficacité du système immunitaire liée à l’âge) et de l’augmentation des facteurs de risque de formes grave avec l’âge.
❷ La protection contre les formes graves conférée par 1 ou 2 doses est excellente de 0 à 50 ans, allant de 94% à 100%.
➜ Mais elle diminue ensuite avec l’âge, restant très bonne jusqu’à 70 ans (86 à 87%), puis présentant un creux inquiétant entre 80 et 90 ans (66%!) pour remonter ensuite (73%).
➜ Ce dernier résultat (73%) semble aberrant, et est probablement dû à un très faible échantillon (6 patients).
➜ La moyenne tous âges reste très bonne, à 86%.
Au final, ces données observationnelles avec des échantillons faibles ne sont pas suffisantes pour démontrer la baisse d’efficacité avec le temps et l’âge.
Mais il faut néanmoins en tenir compte et pousser les investigations sur des échantillons plus importants, dans d’autres pays.
De plus les données israéliennes ont retrouvé cet été, toujours sur des échantillons faibles, une forte diminution de la protection contre les infections (et non les formes graves) chez tous les patients vaccinés depuis plus de 6 mois.
➜ Ces deux données, bien que d’un faible niveau de preuve, doivent attirer l’attention et amener à la plus grande prudence, notamment quant à la non contagiosité présumée par beaucoup des vaccinés.
Conclusions :
L’épidémie israélienne n’a rien d’exceptionnel, avec un variant delta 2 fois plus contagieux que le variant alpha, et près de 3 millions d’israéliens non vaccinés [2].
Cette épidémie est principalement due aux moins de 40 ans, et en particulier aux moins de 20 ans.
Le nombre de patients graves n’est pas surprenant non plus, pour la même raison, à laquelle s’ajoute le taux d’hospitalisation plus élevé pour le variant delta.
La forte présence des vaccinés chez les cas graves et les décès n’est pas surprenante non plus, elle est attendue dans une population à risque majoritairement vaccinée.
2 doses de Pfizer offrent une protection excellente contre les formes graves jusqu’à 50 ans, très bonne jusqu’à 70 ans, mais cela semble se gâter ensuite.
3 doses de Pfizer offrent une protection quasi parfaite jusqu’à 80 ans, et excellente ensuite.
Comme toujours, tout écrit d’une traite, j’espère que c’est clair, je serai vite fixé (mais là j’ai la flemme de peaufiner, cette publi m’a pris BEAUCOUP de temps…)
Biz éléphantesques 
Sources :
[1] https://datadashboard.health.gov.il/COVID-19/
[2] https://ourworldindata.org/coronavirus/country/israel…