Le seul pour lequel j’aurais voté est Mélenchon. Mais à l’instant même où j’aurais glissé mon bulletin de vote, j’aurais souhaité qu’il perde les élections. Pour éviter toute déception, toute trahison, toute rancoeur, toute humiliation, je me suis résolu à seulement observer les votants courber l’échine en rentrant dans l’isoloir. Ces votants m’ont fait rire entre celui qui a choisi son maître par tirage au sort dans un chapeau et celle qui hésite à l’orée du bureau de vote.
La France Insoumise avait de l’or dans son programme : la 6° république. Baudelaire résume bien, dans le recueil Les Fleurs du Mal, la stratégie de La France Insoumise : tu m’as donné ton or et j’en ai fait de la boue. L’échec du parti La France Insoumise est parfaitement mérité et j’ai participé à sanctionner la stratégie incohérente de la France Insoumise en m’abstenant.
La 6° république consiste à refonder les structures politiques. Hélas ce point est noyé dans un gloubi boulga dans lequel nous trouvons 694 mesures : adopter une loi de lutte contre le sexisme et les violences faites aux femmes, et allouer le milliard de budget demandé par les associations, notamment en matière de formation et de places d’hébergement ; réaffirmer que l’ONU est le seul organe légitime pour la sécurité collective ; Instaurer le Référendum d’initiative citoyenne (RIC), par lequel les citoyens qui réunissent suffisamment de signatures peuvent révoquer des élus, proposer ou abroger une loi et modifier la Constitution ; Refonder les activités de police pour garantir le droit à la sûreté…
En faite, ce programme fait fi du passage à la 6° république. La France Insoumise impose à tout électeur de s’effacer devant le programme où l’homme est l’ennemi, où les organismes internationaux sont légitimés, où les élus sont consacrés, où la police reste professionnelle, où… Je ne conçois pas la vie de la même manière que Mélenchon, je ne partage pas les idées de Mélenchon et, ainsi, je ne veux pas mettre au sommet de l’Etat un homme qui ignore mes aspirations profondes.
Son rôle était pourtant simple : être le président qui initie par la 6° république sa propre disparition. Le nouveau contrat social aurait permis à nous tous avec Mélenchon et d’autres de fonder nos réflexions, nos débats, nos lois.
Je veux m’informer, je veux débattre, je veux écrire les lois, je veux voter les lois. Je ne veux pas de représentants. Qu’est ce que vous ne comprenez pas ? Ou devrais-je dire qu’est ce que vous comprenez fort bien ?
Quel gâchis !