L’instruction, ce sont les connaissances. A dispenser progressivement, selon l’âge des élèves.
En 2017, j’avais compilé, sur mon blog, les propositions de plusieurs penseurs qui me semblaient intéressantes.
"L’école de la petite enfance", ou « école maternelle », correspond au développement de l’enfant jusqu’au « changement de dentition » (Rudolf Steiner). L’enfant est alors au « stade sensorimoteur » (Jean Piaget); c’est-à-dire qu’il découvre le monde qui l’entoure par ses cinq sens (vue, ouïe, toucher, odorat, goût) et ses actions. Il faut donc avoir une approche naturelle de l’enseignement (observation de la nature, jardinage, etc.), « sans contrainte » (Jean-Jacques Rousseau) tout en offrant aux élèves un environnement sécurisé, soigné, adapté, avec des activités que les enfants seront libres de choisir (Maria Montessori).
"L’école de l’enfance", ou « école élémentaire », sera celle où l’on enseigne la langue nationale. Elle ira jusqu’à la puberté (Steiner). Ce stade de développement est celui des opérations concrètes où l’enfant raisonne à partir d’objets concrets (Piaget). Il sera fondamental de lire couramment (en comprenant ce qu’on lit), d’apprendre à écrire, à calculer, à mesurer, etc. (pour reprendre l’essentiel de ce qui est recommandé par Comenius). Cet apprentissage s’appuiera sur des productions concrètes : texte libre, imprimerie, correspondance, fichiers auto-correctifs, réunion coopérative, etc. (comme recommandé par Célestin Freinet) et des manipulations mathématiques correspondant à la vie courante.
La maîtrise de la langue, orale puis écrite, doit être la priorité absolue. Son apprentissage doit être diversifié : découverte d’œuvres sonores et écrites, analyse du fonctionnement de la langue, mais surtout productions variées réalisées par les élèves, seuls ou en groupes, etc.
Et pour avoir « un esprit sain dans un corps sain » (pour reprendre l’expression du poète satirique Juvénal), il ne faudra pas oublier les exercices physiques mais adaptés à l’âge du pratiquant, comme le préconisait Aristote.
Dénonçant les excès de l’athlétisme observés dans les Jeux Olympiques, il distinguait :
- la gymnastique « préparatoire » avant la puberté avec des exercices faciles, une alimentation libre et pas de travaux contraignants faisant obstacle à la croissance;
- de la gymnastique « supérieure » avec des exercices exigeants et une alimentation contrôlée en quantité et qualité.
"L’école de l’adolescence" durera jusqu’à l’âge adulte. A ce stade, l’élève est capable d’émettre des hypothèses et de faire des déductions à partir de propositions abstraites (Piaget). De plus , « Il est nécessaire que l’école tienne davantage compte des aptitudes individuelles et se rapproche de l’idéal de l’école sur-mesure. » (Édouard Claparède). Il devra donc y avoir un tronc commun pour préparer l’adolescent à être un citoyen dès son entrée dans l’âge adulte, tout en lui proposant des enseignements spécifiques (sans hiérarchie imposée) en fonction de ses capacités individuelles et de ses désirs personnels.
Selon l’adage, « Nul n’est censé ignorer la loi », le tronc commun portera sur la connaissance des « règles du jeu » de la société (la Constitution, le fonctionnement des institutions, un minimum de vocabulaire juridique pour comprendre les lois ou, plus tard, proposer des lois, etc.). En d’autres termes : une initiation aux sciences politiques (droit, histoire, sociologie, géographie, économie, finance) pour être lucide sur le monde qui nous entoure une fois « lâchés » dans la vie.
Les parties spécifiques correspondront aux différents types d’intelligence qui devraient être également valorisés. Le psychologue Howard Gardner en dénombre huit ou neuf :
- Intelligence linguistique
- Intelligence logico-mathématique
- Intelligence spatiale
- Intelligence intra-personnelle
- Intelligence interpersonnelle
- Intelligence corporelle-kinesthésique
- Intelligence musicale
- Intelligence naturaliste
- Intelligence existentielle (ou spirituelle)
De nos jours, seuls les deux premiers types d’intelligence sont mis en valeur. Par exemple, lors des évaluations nationales de l’Éducation Nationale, on n’évalue que « français » et « mathématiques » alors que la moitié du temps scolaire est effectué à enseigner d’autres disciplines, comme exigé par les programmes officiels.
"L’école de l’âge adulte" sera partagée entre l’académie et les voyages. En plus de leur formation professionnelle spécialisée, les étudiants pourront s’initier à la philosophie (présentation générale puis approfondissement selon leur inclinaison personnelle). Grâce aux voyages, les étudiants pourront ouvrir leur esprit en comparant les cultures, les modes de vies et les pratiques professionnelles des autres nations.