Un petit coup de gueule qui m’ait venu avec être allé écouter Elie Hoarau sur l’avenir de la Réunion.
J’en reviens à l’essentiel : la démocratie et le besoin urgent de restaurer le Conseil Consultatif Citoyen que les Gilets Jaunes nous avaient obtenu… :
Ce qui est valable pour la Réunion, l’est aussi pour l’ensemble des sociétés : la démocratie la plus radicale débarrassée de ces parasites sociaux que sont les autoproclamés élus/élites/aristocrates/financiers.
Je doute simplement qu’un Conseil Consultatif (consultatif !) n’y puisse rien changer.
- D’un côté, il y a des institutions fondées lors de la révolution (armée) franc-maçonne et depuis protégées par la police, les renseignements et l’armée ;
- de l’autre il y a le peuple (désarmé).
J’ose espérer que les dirigeants sont suffisamment bien informés pour savoir ce que le peuple désire, majoritairement, sans avoir besoin de consulter un éventuel Conseil Consultatif.
Quel serait son rôle ? Un lieu de parole publique ? De débats citoyens ? Une sorte d’atelier d’auto-formation démocratique ? Dans ce cas, peut-être …
Je note là une forme de cécité relativement à la différence entre pensée et parole.
Les sondages permettent aux dirigeants de savoir jour après jour ce que le peuple pense. Mais ce que le peuple pense, ils peuvent s’en foutre, même si c’est publié dans les journaux.
Seul importe ce que le peuple dit quand il a la parole et on ne la lui donne que tous les cinq ans grosso modo.
L’intérêt du CCC serait de permettre à une parole publique du peuple d’être exprimée d’heure en heure si nécessaire avec obligation pour le pouvoir d’y répondre adéquatement, cad, avec une reconnaissance de facto de sa légitimité et, donc, avec pertinence quand bien même ce serait pour s’y opposer, la réfuter ou je-ne-sais-quoi.
Avec le CCC le peuple aurait la parole, une parole audible dans les journaux car, encore une fois, légale et donc légitime et cela fait toute la différence avec l’obligation « structurelle » d’être sans voix entre deux scrutins.
Même au moment des élections, le peuple ne parle pas. Il choisit (quand il n’y a pas fraude électorale) le nom d’une personne qui va prendre toutes les décisions à sa place.
Et même quand il y a un référendum (à condition que la réponse à la question posée soit respectée ; ce qui ne fut pas le cas en 2005), jamais en France la question n’a été rédigée par le peuple. C’est toujours un élu (le président de la République, sauf erreur de ma part) qui a formulé la question adressée au peuple ; ce dernier ne pouvant dire que « oui » ou « non ».
Cela devient intéressant du moment qu’il y a un outil de diffusion des débats et conclusions des débats. Il faut développer cet aspect. Que suggères-tu ? Un site internet pour relayer ce que le Conseil Consultatif rédigerait ? Un journal officiel ? Une obligation pour les journaux subventionnés de fournir un encart où les textes du Conseil Consultatif seraient rendus publics ?
J’en appelle d’abord à la restauration du CCC avec des pleins pouvoirs… consultatifs consistant avant tout en la possibilité de s’autosaisir sur n’importe quel sujet qui concerne la population.
Imagine un petit peu tout ce qui aurait pu être dit comme paroles sages durant la pandémie où tous nos dirigeants étaient des demi-fous…
J’ai noté deux choses dans ce que tu as dit qui me semblent importantes outre la simple existence du CCC:
- la diffusion au grand public des travaux du CCC
- et l’obligation des politiciens élus de répondre aux questions du CCC.
Sans ces deux points, il me semble que le CCC ne rassemblera qu’une poignée de personnes qui palabrera dans un placard et n’apportera rien à la population générale.
Oh, j’imagine très bien !
Mais hélas, ces dirigeants n’étaient pas demi-fous ; ils étaient les exécutants locaux (grassement rémunérés et sans doute tenus par des dossiers) d’un réseau de pouvoir (maçonnique ou équivalent) très hiérarchisé qui remonte au plus haut niveau mondial, jusqu’aux propriétaires des banques et autres fonds d’investissement (comme BlackRock ou Vanguard).
Je n’ai pas dit qu’ils étaient fous, seulement demi-fous, au sens où leur langage ne respectait pas une logique de bon sens et se réduisait à une succession d’injonctions traduisant une absence de toute pensée cohérente. C’est l’indice assez sûr qu’ils étaient en effet les rouages d’une grosse machinerie qui ne faisait aucun cas du principe, pourtant élémentaire, de pertinence dans la communication. Cela indique le niveau d’hubris de l’élite qui était à la manoeuvre et dont nos politiciens ne sont que des exécutants qui ne pourront (comme le fit Eichmann en son temps) se protéger par la mise en avant de ce statut car ils étaient quand même officiellement au pouvoir et si tant est qu’ils étaient à obéir à un autre pouvoir, c’est qu’ils avaient criminellement trahi l’intérêt public pour se soumettre volontairement à des intérêts très très privés…
Récemment, Jean-Dominique Michel a réalisé une capsule (vidéo) dans laquelle il parle des dernières révélations au sujet d’Epstein. Le nom de Noam Chomsky apparaît dans la liste des personnes du « Petit carnet (d’adresses) » d’Epstein.
Voilà donc un influenceur, le maître à penser de Jean Bricmont au passage, qui avait pris une position pro-injection assez déroutante, au point qu’on pouvait se demander si, avec l’âge, il n’était pas devenu « demi-fou ». La présence de son nom parmi les supposés pédocriminels du « Petit carnet » expliquerait qu’un « dossier » détenu par un maître-chanteur (CIA ou Mossad) puisse faire dire n’importe quoi …
Chomsky est le parfait exemple d’un être raisonnable soumis à des forces qui lui font tenir des propos irrationnels et qui s’en accommode. Comme disait l’adage latin qu’aimait bien Girard : la corruption des meilleurs est la pire.
C’est justement pour cette raison qu’il y a peu à espérer d’un gouvernement des hommes qui ne soit pas ancré dans la foi.
De mon point de vue athée anarchiste, comme tu le devines, la formule exacte se réduit à :
C’est là où on voit à quel point la pensée anarchiste peut s’égarer. A force de polarisation exclusive contre la forme étatique du pouvoir, elle en vient à croire que le gouvernement est une mauvaise chose alors que c’est la chose dont nous avons absolument besoin pour régler notre conduite. Le gouvernement des hommes est ce dont les hommes ont besoin pour vivre en paix : que la conduite de chacun se règle sur des normes ou des lois convenues qui s’imposent à tous également, à défaut de quoi, il y aura des conflits à perte de vue et ce sera vite la guerre de tous contre tous de sorte que l’effort pour aller vers l’anarchie ne peut mener qu’au chaos si la verticale est écartée.
Car pour que ces normes, règles, lois, etc. soient respectées par tous, il faut un « arkhé », un pouvoir respecté par tous et c’est pourquoi une unique foi religieuse partagée par tous c’est le mieux pour que les hommes vivent en paix…
Même Socrate en était convaincu !
CQFD

que la conduite de chacun se règle sur des normes ou des lois convenues qui s’imposent à tous également
Je suis d’accord avec cela, à la nuance essentielle près que ces normes ou ces lois soient convenues par tous ; pas par un monarque, pas par une oligarchie, et, mieux qu’une majorité démocratique, autant que possible, par la totalité des membres de la société. Par exemple, dans le village de Marinaleda, les normes/règles sont validées à partir du seuil minimum de 80% de votes favorables.

une unique foi religieuse partagée par tous c’est le mieux
Venant de toi, je suppose qu’il ne s’agit pas de n’importe quelle foi ! La foi maçonnique/luciférienne, j’imagine que c’est non. De même que tu ne voudras pas du noachisme, décrit par Pierre Hillard, que les sionistes-mondialistes s’apprêtent à nous imposer.
Personnellement, je m’accommode des croyances des autres du moment qu’on ne me contraint pas à les adopter. Et je conviens même volontiers que l’étymologie « religare »/relier pour le mot religion est exacte. La religion commune est un ciment social ; pas le seul possible (immatériel : coutumes, constitution, etc. ou matériel : terre agricole commune, zone de pêche, entreprise commune, etc.) mais un puissant ciment incontestablement.

Même Socrate en était convaincu !
CQFD
A chacun ses figures d’autorité ! Socrate (qui ne nous a laissé aucun écrit) et son disciple Platon (qui a fait connaître sa philosophie) sont les piliers du courant idéaliste compatible avec le spiritualisme. C’est cohérent de ta part, en tant que chrétien catholique.
Pour ma part, toujours en cohérence, je ne suis pas de ce courant philosophique ; je me reconnais beaucoup plus dans le courant matérialisme (à propos duquel Michel Onfray a écrit « La contre-histoire de la philosophie ») et, plus précisément, ma « figure d’autorité » en termes d’éthique c’est Épicure. De ses quelques trois cents livres, il ne nous reste plus aujourd’hui que deux ou trois lettres écrites à des disciples et quelques citations rapportées par ses contradicteurs et diffamateurs (qui l’ont traité de pourceau alors qu’il prônait la sobriété heureuse). Ses contradicteurs ont été d’abord ses contemporains platoniciens puis les maîtres à penser chrétiens. Ce sont eux qui ont détruit tous ses écrits ou presque.
Pour l’anecdote, Épicure ne rejetait pas l’existence des dieux qu’il définissait comme des créatures bienheureuses et immortelles. Il disait simplement à ses contemporains que, s’ils existaient, ils n’avaient que faire de nous et donc que nous n’avions rien à craindre d’eux.

Il y a peu à espérer d’un gouvernement.
Finalement, toute la question est : quel gouvernement ?!
Qui écrit les règles ?
Comment sont-elles appliquées ?
Pour en revenir à la Réunion, nous sommes à 100% dans la république maçonnique, sans doute encore plus qu’en France métropolitaine compte tenu de la rivalité entre l’Église catholique et la contre-Église catholique que sont les loges maçonniques. Aux missionnaires (jésuites ?) ont succédé les francs-maçons aujourd’hui maîtres de l’île.
Des lois préparées dans les loges, soumises à l’approbation dociles des chambres nationales, etc. Quoiqu’aujourd’hui les décisions soient prises directement dans les conseils d’administration des banques et fonds d’investissement puis imposées aux États par l’administration/technocratie union-européenne.
On ne sait par où commencer pour aller vers la démocratie, un système qui n’a jamais existé à l’échelle nationale française.

seuil minimum de 80% de votes favorables.
Dans mon jeune temps il se disait que la seule vraie démocratie c’est la décision à l’unanimité. Mais au-delà de 10-12 ça devient difficile n’est-ce pas ?

un puissant ciment incontestablement.
Pas un quelconque ciment social, pas seulement un puissant ciment social mais le plus puissant ciment social et même probablement une condition sine qua non du vivre ensemble en paix. C’est de ça dont veut disposer le gouvernement mondial… comme le méchant dans le film « Le livre d’Eli » que je te recommande.
Epicure, je comprends qu’il puisse t’attirer. A une époque je m’en serais senti très proche mais j’ai évolué depuis…

On ne sait par où commencer pour aller vers la démocratie
Des fois, il ne faut pas chercher à réinventer l’eau chaude : on refait comme la révolution, avec tribunaux populaires et guillotine !
Je rigole bien sûr. Faut être charitable.
On va remplacer la guillotine par des camps de travail, ça sera plus productif

Dans mon jeune temps il se disait que la seule vraie démocratie c’est la décision à l’unanimité. Mais au-delà de 10-12 ça devient difficile n’est-ce pas ?
Sans aucun doute ! Je pense que c’est quelque chose qui s’apprend. Pas évident de sortir de siècles d’infantilisation. Les adultes que nous sommes sont traités comme des adultes handicapés sous tutelle pour lesquels les élus et « élus » autoproclamés prennent toutes les décisions :
- rédiger les lois
- juger les contrevenants
- utiliser la force armée pour réprimer les supposés contrevants.
Je reste néanmoins optimiste puisque les Mexicains du Chiapas y parviennent. Ce territoire compte 1400 villages agricoles pour une population estimée entre 100.000 et 250.000 personnes. Les conseils de village (d’une moyenne de 125 personnes) prennent des décisions à l’unanimité.
Pour des questions nécessitant une décision à un échelon supérieur, des assemblées regroupent plusieurs villages.
En Espagne, l’exemple de Marinaleda (village agricole également) qui compte 2600 habitants et est organisé autour d’une coopérative agricole populaire dotée d’une usine, correspond à cet échelon supérieur. Les décisions sont prises au-dessus du seuil d’acceptation de 80%. Une fois les décisions validées par tous ou presque, la coercition n’a plus lieu d’être. Il n’y a pas de police à Marinaleda, car il n’y a pas de délinquance.
Je reste optimiste même si j’ai conscience que c’est un travail de longue haleine.

Pas un quelconque ciment social, pas seulement un puissant ciment social mais le plus puissant ciment social et même probablement une condition sine qua non du vivre ensemble en paix. C’est de ça dont veut disposer le gouvernement mondial… comme le méchant dans le film « Le livre d’Eli » que je te recommande.
Certainement l’un des plus puissants ou le plus puissant des ciments sociaux. D’ailleurs, même les francs-maçons anti-Église catholique ont admis qu’il leur fallait une « religion républicaine » ; et ils l’ont finalement nommée : la laïcité.
J’ai vu le film « Le livre d’Eli ». Bon film effectivement !

Épicure, je comprends qu’il puisse t’attirer. A une époque je m’en serais senti très proche mais j’ai évolué depuis…
J’ai d’autant plus apprécié le personnage d’Epicure qu’il est aux antipodes du « pourceau » que ses détracteurs ont décrit. Il ouvrait son Jardin à tous (y compris les esclaves) et toutes (y compris les prostituées). Son éthique était simple et suffisante à mes yeux : aponie et ataraxie, en d’autres termes : santé et sérénité.

Des fois, il ne faut pas chercher à réinventer l’eau chaude : on refait comme la révolution, avec tribunaux populaires et […] on va remplacer la guillotine par des camps de travail, ça sera plus productif
Il faudra indéniablement un soulèvement. Pour renverser un pouvoir violent (monopole de la violence), il n’y a pas d’autre issue (cf. Comment la non-violence protège l’État).

Epicure, je comprends qu’il puisse t’attirer. A une époque je m’en serais senti très proche mais j’ai évolué depuis…
C’est très personnel comme question (et peut-être vaut-il mieux y répondre en privé) mais de quand date la bascule ? Est-ce lié à un événement particulier ?
Question subsidiaire : étais-tu déjà croyant (catholique) lorsque tu était attiré par l’épicurisme ?
PS : Une remarque par rapport à cet attachement à la foi chrétienne (principalement catholique, je suppose). Nombre de personnes dont je suis les analyses (Pierre Hillard, Valérie Bugault, Eric Montana, Richard Boutry, Marion Sigaut, etc.) y sont visiblement attachés.
J’étais new age. Je ne le suis plus…

new age
Tu étais donc déjà attiré par la spiritualité si j’en crois la définition de New Age fournie par l’encyclopédie en ligne ; suite à quoi tu as fait des choix parmi la gamme existante.
C’est en tout cas comme cela que j’ai procédé, personnellement, vis-à-vis de la philosophie. J’ai regardé un peu tout ce qui existait et le choix de l’épicurisme m’est apparu comme une évidence.
Comme lectures, je peux citer quelques pavés/accumulations de textes variés :
- « Le livre des sagesse - L’aventure spirituelle de l’humanité » sous la direction de Frédéric Lenoir et Ysé Tardan-Masquelier
- « Les pages les plus célèbres de la philosophie occidentale - De Socrate à Foucault » de Denis Huisman
- « Les plus grands textes de la philosophie orientale » de Denis huisman et Marie-Agnès Malfray
- ou encore « La philosophie pour les nuls » de Christian Godin
- puis plusieurs tomes de « La contre-histoire de la philosophie » de Michel Onfray
- et enfin, par élimination, les rares textes d’Épicure conservés jusqu’à nos jours y compris les « Sentences vaticanes » préservées par ses détracteurs pour mieux les critiquer.
A contrario, j’ai rejeté fort jeune le christianisme qui était pourtant la religion de mes parents.
Avec le temps, j’ai toutefois développé :
- une tolérance vis-à-vis des croyances (je ne suis pas un athée anticlérical comme certains peuvent l’être viscéralement)
- et même une curiosité intellectuelle pour les croyances diverses du monde entier, passées ou présentes.